jeudi 19 janvier 2012

Leonera

LEONERA

Pablo TRAPERO - Argentine 2008 1h53mn VOSTF

SEANCE UNIQUE au cinéma UTOPIA le mardi 24 janvier à 20h30, dans le cadre de Ciné Campus. Après la projection, un débat sera animé autour du film par Jeanine Chamond, psychologue clinicienne, maître de conférence en psychopathologie clinique, qui a travaillé dans une U.C.S.A. (Unité de Consultation et de Soins Ambulatoires) en maison d'arrêt.

LEONERAToute la vie de Julia bascule le jour ou elle est accusée du meurtre de son compagnon qui la trompait avec un autre homme. De plus elle vient d’apprendre qu’elle est enceinte et n’entretient pas de bons rapports avec sa famille. Conduite sous les barreaux, elle est placée dans un quartier spécial uniquement dédié aux jeunes mères et femmes enceintes. L'enfant va voir le jour en prison, un milieu qu'on peut qualifier de non-idéal pour débuter une vie.
A première vue, il y a dans ce film tous les éléments pour en faire un mélodrame bien larmoyant. Mais ce qui intéresse le réalisateur Pablo Trapero, ce n’est pas le système judiciaire (on ne le voit presque jamais à l’écran), ni la vérité des faits (comme les protagonistes nous ne savons pas ce qui s’est réellement passer entre Julia, son ami et l’autre homme), mais le combat d’une mère pour son fils. Là encore le réalisateur réussit à surprendre le spectateur ne faisant pas de cette mère une victime de sa situation, mais au contraire une femme forte et courageuse.

Bien entendu ce film n’est pas un portrait enjolivé de l’univers carcéral, c’est un endroit difficile physiquement et psychologiquement. Pourtant la force de Leonera réside justement dans le fait que tous en étant sombre la prison est aussi un espace lumineux ou cohabitent la tristesse, les violences avec la joie et l’amour, sans que jamais le traitement du sujet par Trapero ne tombe dans le manichéisme ou le misérabilisme. En plus d’une mise en scène très soignée, ce film ne serait pas ce qu’il est sans Martina Gusman interprète du rôle de Julia. Le fait qu’elle soit la compagne de Trapero explique surement cette alchimie qu’il y a entre elle et la caméra.

Avec ce film on comprend pourquoi Pableo Trapero est considéré comme l’un des jeunes cinéastes qui redonne un nouveau souffle au cinéma argentin et que chacun de ses films soit sélectionné dans des festivals internationaux.


mercredi 18 janvier 2012

Los herederos (Les enfants héritiers)

Jeudi 19 janvier à 19h40
au Cinéma Diagonal

Los Herederos – Les enfants héritiers
de Eugenio Polgovsky
(Mexique, 1h20, 2008)
Séance unique suivie de débat avec Jacques Pelissier, distributeur du film en partenariat avec les CEMEA (Centres d'Entraînement aux Méthodes d'Education Active)


Dans les campagnes mexicaines, la pauvreté se transmet le plus souvent par héritage. De génération en génération, les jeunes reproduisent les gestes des anciens dans un même combat pour survivre. Un enfant joue, rit, blague. Et celui que l’adulte fait travailler... aussi !
« Los Herederos - Les Enfants héritiers » est un documentaire atypique et très remarqué en festival. Il y a de la grâce dans le regard posé par le film sur ces enfants et une remarquable habileté à les suivre, courant sur un sentier sinueux de montagne. Avec « Los Herederos- Les Enfants héritiers », le mexicain Eugenio Polgovsky interroge notre rapport à l’héritage : que laissons-nous à nos enfants ? Quelle éducation leur transmettons nous ? Et si l’héritage le plus commun n’était finalement pas la pauvreté ?

mercredi 11 janvier 2012

Agnus Dei

Jeudi 12 janvier à 19h45 au Cinéma Diagonal

Agnus Dei
de Alejandra Sánchez

Séance unique suivie d'un débat avec la réalisatrice


Film Documentaire, Mexique, 2010, 1h21


Jesús a été violé par le prête Carlos López Valdés alors qu’il n’avait pas 14 ans. Pire peut-être, il a été abusé par celui qu’il aimait, et qu’il considérait comme un second père. Pire encore, à l’époque, le jeune adolescent ne comprenait pas, son bourreau feignait la normalité, et Jesús s’est malgré lui cantonné pendant plusieurs années dans le silence de la honte et de la culpabilité.
Le film s’ouvre sur l’évocation de l’un de ses cauchemars, éloquent. Le jeune homme se rend à l’enterrement de son père, au sommet d’une colline. L’office est célébré par un prêtre qu’un enfant de chœur masturbe. La représentation illustre l’horrible songe par un innocent dessin animé (véritablement réalisé par Jesús). Délicate et ingénieuse réponse visuelle que le film viendra répéter à plusieurs reprises. Le documentaire d’Alejandra Sánchez est ainsi émaillé de trouvailles figuratives dont l’inventivité allège le propos (photographies animées, récurrences de motifs oniriques – nuages, avions, oiseaux -, musique… etc.). Le passé de Jesús, obsédant, l’accompagne chaque jour, et revient sans cesse sur le devant de la représentation par l’interview filée que la réalisatrice a construite tout au long du film. Jesús explique ainsi les premiers attouchements, puis les relations sexuelles forcées. Il détaille aussi les sentiments contradictoires qui le paralysaient et l’empêchaient de dire ou de dénoncer.
Alejandra Sánchez met en scène cette quête d’une éventuelle rémission en suivant le jeune homme dans ses investigations, mais la cinéaste mexicaine ne se focalise pas sur la seule expérience de Jesús. Elle mêle cette trajectoire particulière à celles de jeunes séminaristes, notamment saisis pendant leurs austères leçons de morale et de sexualité. Le documentaire se frotte également à plusieurs responsables religieux, et descend dans la nef des églises, pendant les offices religieux.

dimanche 8 janvier 2012

Malveillance (Mientras duermes)


Malveillance
Jaume Balagueró
“Mientras duermes”
Espagne, 2011, 1h42 avec Alberto San Juan, Carlos Lasarte, Iris Almeida, Luis Tosar, Marta Etura, Pep Tosar, Petra Martínez, Tony Corvillo


César est un gardien d’immeuble toujours disponible, efficace et discret. Disponible pour s’immiscer dans la vie des habitants jusqu’à les connaître par cœur ; discret quand il emploie ses nuits à détruire leur bonheur ; efficace quand il s’acharne jusqu’à l’obsession sur Clara, une jeune femme insouciante et heureuse…
« Malveillance » est le nouveau film de l’un des maîtres espagnols du genre, Jaume Balagueró. Catalan, déjà auteur de « La secte sans Nom »,
« Darkness », « Fragile », et la série des « REC », le voici qui nous livre un nouveau film au suspense intense, de quoi mettre les nerfs à rude épreuve, jouant d’un huis clos comme les épisodes de « REC » : une entrée d’immeuble, une cage d’escalier, deux appartements.
Centré dans un premier temps sur le personnage du gardien, le scénario nous révèle en parallèle l’étrange rituel nocturne de cet homme à l’organisation millimétrée, ainsi que chacun des voisins auquel il a quotidiennement affaire. De la vieille dame seule qu’il écoute sagement, au riche propriétaire qui surveille qu’il fait bien ses horaires, en passant par la petite fille qui le fait chanter, tous son objets de frustrations voire d’humiliation, pour cet homme du peuple, qui sent bien, malgré la bienséance, quelle est ici sa place : tout en bas de l’échelle sociale, autrement dit, tout en bas de l’escalier.
Cadrages claustrophobes, violence latente, plan machiavélique, cynisme assumé, sang froid virant au chaud, « Malveillance » constitue un petit frisson qu’on ne saurait s’éviter. Après cela, vous ne laisserez plus jamais les clés de chez vous à un gardien, aussi charismatique soit-il.
Séances au Cinéma Diagonal :
Semaine du 4 au 10 janvier : tous les jours, 22h10
Semaine du 11 au 17 janvier : tous les jours à 18h, 22h + mercredi, samedi à 11h45

mercredi 4 janvier 2012

Les acacias


Les Acacias
Pablo Giorgelli
Argentine, 2010, 1h25, avec German De Silva, Narya Calle


Sur l’autoroute qui relie Asunción à Buenos Aires, un camionneur doit emmener avec lui une femme qu’il ne connaît pas et son bébé. Ils ont devant eux 1500 kilomètres, et le début d’une belle histoire.
« Accepter de rouler pour Las Acacias, c’est se rendre compte une fois encore que le cinéma peut être un art très simple, très direct, pour peu qu’on laisse respirer les choses, qu’on se fixe une place et qu’on s’y tienne. (…) La saveur étrange de ce film, la façon dont il réussit à faire du bien à une salle entière, tient sans aucun doute à cela : il ne s’agit pas tant ici d’un voyage que d’une trajectoire de vie. Sans discours ni intention trop lourde, juste saisie comme il se doit, dans sa naissance et dans son déroulé. » Libé
« Un road-movie tendre parcouru d’un subtil sens de la perte et de la solitude, Las Acacias est le premier long-métrage, franc et délicatement captivant, du réalisateur et scénariste Pablo Giorgelli. (…) Une chaude humanité. »
Screen International

Séances au cinéma Diagonal :
Semaine du 4 au 10 janvier : Tous les jours à 14h, 19h45, et mercredi, samedi, dimanche à 12h.
Semaine du 11 au 17 janvier : Tous les jours à 14h, 19h45, et mercredi, samedi, dimanche à 12h.
(Pas de séance jeudi 12 et lundi 16 à 19h45).

La ruta austral

La ruta austral
(La route australe)
Emilio Pacull
“La ruta Austral”
Film documentaire, Chili,
52 mn

Séance unique au cinéma Diagonal le jeudi 5 janvier à 20h
Séance suivie de débat avec le réalisateur et un journaliste
En partenariat avec l’association Copihues

Ce documentaire du cinéaste chilien Emilio Pacull est une visite au cœur de l’une des dernières régions vierges de la planète où la force de la nature contraste avec sa fragilité écologique. À l’étroit entre la cordillère des Andes et l’Océan pacifique, la Patagonie chilienne est un territoire des extrêmes, fait de grands espaces, de volcans et de fjords, de vents et de pluie...

« La Route Australe » ou « ruta siete » comme l’appellent les chiliens, est une nationale qui traverse la Patagonie du nord au sud sur près de 1000 km. Source de progrès pour les habitants, cette route a paradoxalement fragilisé le territoire qu’elle traverse rendant incertain l’avenir de la région.
La surexploitation de l’environnement, la prolifération des fermes d’élevage en mer, la déforestation indiscriminée dont sont victimes les territoires mapuche, entraine la pollution de fleuves et rivières, le réchauffement climatique et des bouleversements écologiques aux conséquences désastreuses
La population locale s’est insurgée contre le mégaprojet hydraulique qui vise à acheminer l’électricité aux entreprises minières du nord, à plus de 2000 km de là. Leur opposition à la construction d’une série de barrages sur le fleuve Baker, joyau de la Patagonie chilienne, a mis le feu aux poudres. Suivie par les Mapuche, les écologistes, les surendettés, les retraités, puis les étudiants, la contestation s’est propagée à des secteurs de plus en plus vastes de la société chilienne.